S’il pouvait auparavant ouvrir droit au versement d’indemnités chômage, l’abandon de poste est désormais assimilé à une démission. Sauf exception, les salariés qui quitteront subitement leur poste ne pourront plus bénéficier des aides de Pôle Emploi. Lumière sur cette nouvelle règle issue de la réforme de l’Assurance chômage.
Qu’est-ce qu’un abandon de poste ?
On qualifie d’abandon de poste l’acte de de quitter définitivement son emploi sans raison particulière et sans en informer son employeur. En France, chaque année, de nombreux salariés optaient pour cette solution pour mettre un terme à leur contrat de travail, car elle comportait parfois l’avantage d’ouvrir droit au versement d’allocations chômage. En effet, après avoir laissé leur poste de travail à l’abandon, les travailleurs finissaient par être licenciés et par conséquent, être éligible aux aides de Pôle emploi.
Face à une recrudescence des abus liés à cette pratique, le gouvernement a décidé de sévir en composant les règles qui fondent la nouvelle réforme des retraites. En effet, désormais, l’abandon de poste sera sauf exception particulière assimilé à une démission, pour le plus grand désarroi des adeptes de cette pratique.
Quelles sont les conséquences de son assimilation à une démission ?
Car l’assimilation de l’abandon de poste à une démission ôte définitivement le droit aux travailleurs de percevoir leurs droits au chômage après avoir quitté leur emploi sans raison. En effet, désormais, les travailleurs concernés ne pourront plus bénéficier de l’allocation de retour à l’emploi après une telle décision. Pour mettre un terme à leur contrat de travail, ces derniers devront se tourner vers une rupture conventionnelle avec leur employeur ou être licenciés.
Selon la DARES, environs 70% des licenciements sont actuellement prononcés suite à un abandon de poste. En assimilant cette pratique à une démission, le gouvernement compte bien réduire le taux de chômage et minimiser les dépenses liées à l’indemnisation des demandeurs d’emploi.
Quelles exceptions permettent de réaliser un abandon de poste et de toucher le chômage ?
Pour éviter la présomption de démission après un abandon de poste, les salariés peuvent tenter un recours auprès des Prud’hommes. Pour que leur cause soit prise en considération, ces derniers devront toutefois justifier de leur démarche. Aussi, après 4 mois sans indemnisation, les travailleurs ayant procédé à un abandon de poste pourront se rapprocher de Pôle emploi afin de faire enfin valoir leurs droits au chômage.
Peut-on retrouver son emploi après un abandon de poste ?
Après avoir réalisé un abandon de poste, un travailleur bénéficie de 15 jours après la réception d’une première lettre de mise en demeure pour réintégrer ses fonctions. Dans les faits, il est donc possible de retrouver son emploi mais cette démarche représente toutefois certains inconvénients. L’employeur n’est effectivement en aucun cas tenu de rémunérer son salarié pendant cette absence injustifiée, et il peut aussi décider de licencier son salarié pour faute lourde.
Peut-on contester une présomption de démission ?
Comme vu plus haut, la nouvelle réforme de l’Assurance chômage permet aux salariés de contester une présomption de démission lorsqu’il estime être dans ses droits. C’est notamment le cas lorsque :
- des raisons médicales sont invoquées ;
- un droit de grève est bafoué ;
- ou un droit de retrait est refusé.
Pour contester une présomption de démission dans le cadre d’un abandon de poste, il est nécessaire de se rapprocher des Prud’hommes.