Chaque année, de nombreux salariés se demandent s’ils peuvent reporter leurs congés payés non pris après la date limite du 31 mai. Entre obligations légales, accords d’entreprise et situations particulières, la gestion des congés est encadrée par des règles précises. On fait le point sur vos droits et les démarches à suivre pour ne pas perdre vos jours de repos acquis.

Que dit la loi concernant la prise de congés payés ?
La question du report des congés payés commence par une bonne compréhension du fonctionnement général de l’acquisition et de la prise des congés dans le secteur privé. Les règles sont encadrées par le Code du travail, mais certains accords collectifs peuvent prévoir des dispositions plus favorables.
Comment cumule-t-on des congés payés dans le secteur privé ?
Dans la majorité des entreprises, chaque salarié acquiert 2,5 jours ouvrables de congés payés par mois de travail effectif, soit 30 jours ouvrables (ou 5 semaines) pour une année complète. Cette acquisition se fait généralement sur une période de référence fixée du 1er juin de l’année précédente au 31 mai de l’année en cours, sauf disposition différente prévue par un accord collectif.
Quelle à la période de référence pour poser ses congés ?
La période de référence correspond à la période pendant laquelle les congés payés doivent être pris. En l’absence d’accord particulier, elle s’étend du 1er juin au 31 mai de l’année suivante. Les congés non pris à l’issue de cette période sont en principe perdus, sauf exception. Certaines conventions collectives ou accords d’entreprise peuvent toutefois définir une période différente ou prévoir des modalités particulières de report.
Que se passe-t-il si je n’ai pas pris tous mes congés avant le 31 mai ?
Il arrive que des salariés n’aient pas pu prendre la totalité de leurs congés avant la fin de la période de référence. La question du sort de ces jours non pris se pose alors, et la réponse dépend de plusieurs facteurs.
Les congés non pris sont-ils automatiquement perdus ?
En règle générale, les congés payés non pris à la fin de la période de référence sont perdus, sauf exception. L’employeur n’est pas tenu de les reporter, ni de les indemniser, à moins qu’un accord collectif ou une situation particulière ne le prévoie. Il est donc important d’anticiper et de planifier la prise de ses congés pour éviter toute mauvaise surprise.
Existe-t-il des exceptions qui permettent de les reporter ?
Oui, il existe plusieurs exceptions. Si le salarié n’a pas pu prendre ses congés en raison d’un événement indépendant de sa volonté (maladie, accident du travail, congé maternité, etc.), il peut bénéficier d’un report de ses jours non pris. De même, certains accords d’entreprise ou usages locaux peuvent autoriser le report, parfois sous conditions. Il est donc recommandé de se renseigner auprès de son service RH ou de consulter la convention collective applicable.
Dans quelles situations le report des congés payés est-il autorisé ?
Le report des congés payés n’est pas automatique, mais il est prévu dans certains cas précis par la législation ou par des accords collectifs. Il est essentiel de connaître ces situations pour faire valoir ses droits.
Ces cas qui ouvrent droit au report des congés
Le Code du travail prévoit le report obligatoire des congés dans plusieurs situations. Par exemple, si un salarié est en arrêt maladie ou en congé maternité pendant la période où il aurait dû prendre ses congés, il a droit au report de ses jours non pris. De même, un accident du travail ou un congé parental peuvent ouvrir ce droit. Ces reports sont généralement limités dans le temps et doivent être pris dès la reprise du travail, selon des modalités définies par l’entreprise.
L’accord de l’employeur est-il nécessaire pour reporter ses congés ?
Dans les cas de report prévus par la loi (maladie, maternité, etc.), l’accord de l’employeur n’est pas nécessaire : le report est de droit. En revanche, pour un report hors de ces situations, il faut généralement obtenir l’accord de l’employeur, sauf si un accord collectif prévoit des modalités spécifiques. L’employeur peut alors accepter ou refuser, mais il doit respecter les éventuelles dispositions conventionnelles applicables.
Les règles peuvent-elles varier en fonction des entreprises ?
Les modalités de report des congés payés ne sont pas uniformes et peuvent varier en fonction des accords collectifs, des conventions de branche ou des usages propres à chaque entreprise.
Un accord collectif peut-il modifier la période de référence ?
Oui, un accord collectif ou une convention de branche peut fixer une période de référence différente de celle prévue par le Code du travail. Il peut également prévoir des conditions de report plus souples ou plus strictes, voire instaurer des dispositifs spécifiques pour la gestion des congés non pris. Il est donc essentiel de consulter les textes applicables à son entreprise pour connaître ses droits précis.
Qu’est-ce qui change pour les salariés au forfait jours ou disposant d’un CET ?
Les salariés au forfait jours bénéficient souvent de règles particulières concernant la gestion de leurs congés, notamment en ce qui concerne le report ou la monétisation des jours non pris. De même, ceux qui disposent d’un Compte Épargne Temps (CET) peuvent, sous certaines conditions, y placer leurs jours de congés non pris pour les utiliser ultérieurement ou les convertir en rémunération. Ces dispositifs sont encadrés par des accords collectifs et nécessitent une démarche spécifique auprès de l’employeur.
Que faire si mon employeur refuse le report de mes congés payés ?
En cas de désaccord avec l’employeur sur le report des congés payés, il existe des solutions pour défendre ses droits et trouver une issue favorable.
Quels sont les recours possibles pour les salariés ?
Si le salarié estime que le refus de report n’est pas justifié, il peut dans un premier temps engager un dialogue avec son employeur ou son service RH pour tenter de trouver un compromis. En cas de blocage, il peut saisir les représentants du personnel ou l’inspection du travail pour obtenir des conseils et faire valoir ses droits. En dernier recours, il est possible de saisir le conseil de prud’hommes.
Que prévoit la loi en cas de litige ?
La loi prévoit que le salarié ne doit pas être pénalisé s’il n’a pas pu prendre ses congés pour une raison indépendante de sa volonté. En cas de litige, le conseil de prud’hommes peut être amené à trancher et à ordonner le report ou l’indemnisation des jours non pris, notamment si l’employeur n’a pas respecté ses obligations d’information ou de gestion des congés.
Il est donc important de conserver toutes les preuves de ses démarches et des échanges avec l’employeur.