Pour accompagner les demandeurs d’emploi dans leur réinsertion professionnelle, France Travail publie chaque jour des offres d’emploi qui proposent des postes dans la France entière et dans tous les secteurs d’activité. Or, selon la CGT chômeurs, 61 % des annonces mises en ligne seraient illégales, ce qui expliquerait en partie pourquoi le nombre de demandeurs d’emploi ne cesse d’augmenter. Lumière sur ce problème politique qui nuit au marché du travail.
Des offres d’emploi illégales publiées par France Travail
Pendant deux journées complètes, les membres du syndicat CGT chômeurs ont épluché les offres d’emploi publiées par France Travail, sur la très célèbre plateforme numérique de Pôle emploi. À l’heure où le gouvernement souhaite réduire le nombre de demandeurs d’emploi pour atteindre les objectifs fixés, le syndicat estime que de nombreuses annonces publiées seraient illégales.
61 % des annonces publiées par Pôle emploi sont illégales
En effet, selon l’étude menée par la CGT chômeurs, les demandeurs d’emploi orientés vers la plateforme numérique de France Travail puis invités à postuler à des offres d’emploi seraient régulièrement confrontés à des annonces illégales.
61 % des propositions faites directement par des employeurs de petites, moyennes et grandes entreprises ainsi que celles publiées par les agences d’intérim ne seraient pas conformes et ne donneraient surtout pas lieu à la signature d’un contrat de travail.
Ces dernières seraient surtout publiées à des fins malhonnêtes, ce qui est selon le secrétaire général du syndicat « un problème politique », puisque l’État s’appuie régulièrement sur le nombre d’offres proposées pour justifier la pression exercée sur les demandeurs d’emploi.
Des offres d’emploi numérique dont le lien ne mène nulle part
Parmi les multiples annonces d’emploi illégales décelées par les membres de la CGT chômeurs, bon nombre d’entre elles ne mènent nulle part. En effet, les demandeurs d’emploi tombent parfois sur des offres alléchantes qui contiennent un lien sur lequel il faut cliquer pour postuler. Or, ces liens sont inaccessibles et les internautes ne peuvent pas candidater à l’emploi concerné.
Des mentions discriminatoires dans les annonces publiées par France Travail
D’autres annonces frauduleuses, elles, contiennent des mentions discriminatoires. Pour obtenir davantage d’aides lorsqu’elles recrutent, certaines sociétés n’hésitent pas à mentionner le fait qu’elles sont à la recherche d’une personne porteuse d’un handicap, alors même que cette donnée est considérée comme délictueuse. En effet, toute discrimination, positive ou non, peut faire l’objet de lourdes sanctions en cas de poursuites.
Des candidats induits en erreur à cause de données erronées
Les membres du syndicat se sont aussi aperçus que bon nombre d’offres d’emploi publiées par Pôle emploi sont conçues pour induire les candidats en erreur. En effet, certaines annonces proposent des revenus « selon profil » particulièrement alléchants, mais, une fois le recruteur en ligne, d’autres chiffres sont évoqués. Des horaires erronés et des durées de CDD non conformes à celles indiquées sur l’offre d’emploi sont régulièrement décelées par les contrôleurs de la CGT chômeurs.
Des agences d’intérim qui s’engouffrent dans la faille
Si l’intégralité des recruteurs est susceptible de poster une annonce d’emploi illégale sur le site Internet de France Travail, les agences d’intérim se sont elles aussi engouffrées dans la faille. Malgré le fait qu’elles contribuent à délivrer des chiffres erronés à l’État, ces dernières publient bon nombre d’offres alléchantes qui ne sont pas conformes aux véritables postes proposés.
Publication d’offres d’emploi illégales pour faire le plein de candidats
En publiant des annonces d’emploi qui ne donnent pas lieu aux embauches escomptées, les agences d’intérim peuvent tout de même faire le plein de données. En effet, ces dernières conservent généralement les coordonnées des candidats ayant postulé aux offres postées par France Travail et regorgent ainsi de profils à soumettre aux entreprises qui font appel à leurs services.
Publication d’annonces frauduleuses pour bafouer les droits des travailleurs
D’autres publient tout bonnement des offres d’emploi mensongères. Ces dernières promettent des missions longue durée puis, une fois contactées, annoncent qu’à la demande de leur client, un contrat d’une semaine est finalement en jeu. Elles stipulent aussi volontiers à leur interlocuteur téléphonique que la durée des contrats proposés est déterminée en fonction de la tête du candidat.
Toujours plus de précarité pour les demandeurs d’emploi
Les volumes horaires indiqués sur les offres d’emploi sont eux aussi régulièrement mensongers. Des aides à domicile se voient bien souvent proposer des contrats hyperprécarisants en lieu et place d’un temps plein. D’autres postes sont offerts pour une journée seulement et comportent comme seul avantage la sortie provisoire des demandeurs d’emploi de la catégorie A de France Travail et par conséquent, la réduction du nombre de personnes considérées comme étant au chômage.
Un contrôle automatisé en cause dans la publication d’annonces d’emploi illégales
Loin de reconnaître ces lacunes, France Travail assure que « toutes les offres font l’objet d’un contrôle automatisé, s’appuyant sur l’intelligence artificielle, pour écarter les offres d’emploi qui contiennent des mentions discriminantes ou non conformes à la réglementation.
Les annonces déposées par les employeurs sont de surcroît vérifiées par les conseillers en charge des entreprises, donnant lieu en cas de suspicion à un contact avec l’employeur en vue de modifier l’offre et de mettre fin à la suspension de publication. »
Toujours selon la direction, des études sont menées chaque année pour vérifier que les offres d’emploi publiées sur le site Internet de Pôle emploi sont bien légales. L’an passé, les résultats auraient démontré que 92,2 % des 5000 offres vérifiées étaient conformes à la loi. Pour l’heure, les résultats n’ont toutefois toujours pas été publiés.